Oh, je voudrais tant que tu te souviennes,
Des jours heureux quand nous étions amis,
Dans ce temps là, la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Tu vois je n'ai pas oublié.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi,
Et le vent du nord les emporte,
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié,
La chanson que tu me chantais...
C'est une chanson, qui nous ressemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Nous vivions, tous les deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Et la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable,
Les pas des amants désunis.
Nous vivions, tous les deux ensemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.
Et la vie sépare ceux qui s'aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit.
Et la mer efface sur le sable,
Les pas des amants désunis...
Jacques Prévert
Oh ! gostaria tanto que te lembrasses
Dos dias felizes da nossa amizade,
Nesse tempo, a vida era mais bela
E sol mais brilhante do que hoje.
As folhas mortas à pá se recolhem,
Bem vês que eu não esqueci.
As folhas mortas à pá se recolhem,
Assim como as lembranças e as mágoas,
E leva-as o vento norte
Na noite fria do esquecimento.
Bem vês que eu não esqueci
Aquela canção que me cantavas…
É uma canção connosco parecida,
Tu, que me amavas, eu que te amava.
Os dois juntos vivíamos
Tu que me amavas, eu que te amava.
Mas a vida separa aqueles que se amam,
Muito devagarinho, silenciosamente
E o mar apaga na areia
Os passos dos amantes separados.
Os dois juntos vivíamos,
Tu que me amavas, eu que te amava.
Mas a vida separa aqueles que se amam,
Muito devagarinho, silenciosamente.
E o mar apaga na areia
Os passos dos amantes separados…
Jacques Prévert / trad. de Anthero Monteiro